jeudi 24 septembre 2009

PINOCCHIO - par Winshluss (Les requins marteaux)


Il est certain que le Pinocchio de Winshluss surprendrait Carlo Collodi s'il pouvait le lire. C'est une adaptation à la fois fidèle et très éloignée de l'originale ; fidèle car la trame de Pinocchio est là bien présente et le fil rouge de l'histoire, à savoir la quête de Geppetto pour retrouver sa création, aussi ; ce qui éloigne le Pinocchio de Winshluss (en fer) de celui de Collodi (en bois), c'est la violence qui s'en dégage et les libertés prises afin de nous faire découvrir par exemple une Blanche Neige qui a bien du fil à retordre avec les 7 nains... En tout cas, la version BD est un chef d'œuvre à la hauteur du roman ! Winshluss éclabousse chaque page d'une inventivité graphique et d'une liberté rarement atteintes à ce niveau!!! Pour finir, un grand bravo aussi aux Requins Marteaux qui ont eu l'audace et la folie suffisantes pour que cet album finisse entre nos mains et sous nos yeux. Un album qui a vraiment fait l'unanimité dans nos rangs et qui a reçu le Fauve d'or du meilleur album à Angoulême 2009. Indispensable !!!

Greg

Cette fin d’année 2008 aura récompensé tous ceux qui auront su faire preuve de patience. A l’instar de l’album des Guns N’ Roses (Chinese democracy), le Pinocchio de Vincent Paronnaud, alias Winchluss, aura su se faire attendre. Débuté en 2003 dans Ferraille illustré, le titre fut mis en pause par son auteur, qui s’attela entre temps à adapter avec Marjane Satrapi le fabuleux Persépolis au cinéma. Cette fois achevée, l’histoire s’étale sur quasiment 200 pages. L’auteur nous montre de nouveau une maîtrise visuelle étonnante, capable de proposer des crayonnés à la simplicité efficace ou des planches impressionnantes de détails. Son découpage est stupéfiant de lisibilité, au point qu’il s’affranchit quasiment intégralement de dialogues durant tout le tome. Il est assez impressionnant que l’auteur ne souffre à aucun moment d’une baisse de régime, sur autant de pages. La colorisation de Cizo est elle aussi impeccable et conforte la qualité de l’ensemble. Le meilleur exemple reste cette couverture digne d’un Chris Ware ou de Tim Burton. L’histoire adapte le roman original de Carlo Collodi de façon assez libre. L’humour y tient une place omniprésente, mais l’ambiance est loin d’être aussi bon enfant que dans le dessin animé made in Disney. Jiminy n’est d’ailleurs pas un criquet, mais un cafard ! Le scénario est torturé, trash, mais ô combien jouissif. Winchluss amène également d’autres personnages dans son récit. Ainsi, on retrouve une Blanche Neige faisant office d’objet sexuel pour les Sept nains, ainsi que Jack L’éventreur ! Le Pinocchio de Winchluss étonne, passionne et ne laisse aucune place au doute. Avec un récit dense et ne souffrant d’aucun temps morts, ni défauts mineurs, nous tenons là un des chefs d’œuvre de l’année, voire même des dernières années. A acheter ou à se faire offrir, indispensable dans toute bonne bibliothèque qui se respecte !

Mickaël

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